Nous avons la chance d’accueillir sur ces pages un homme d’exception, tant dans son approche de la pêche de la carpe, que sur l’esprit qui l’anime ! Il conjugue le talent avec la détermination, l’insolence avec la prétention, la gentillesse avec la modestie, simple et complexe à la fois. C’est toutes ces choses, avec d’autres éléments qui s’articulent autour de ce personnage extrême… On l’aime, on le déteste ! Qu’importe, il suit sa route avec conviction, force et résolution. Nous avons la chance de le connaître depuis fort longtemps ! Il a répondu présent afin de se livrer à vous de façon intime…
1/ Salut Alexandre ! Peux-tu te présenter à nos lecteurs en quelques lignes ? Ces dernières permettront de mieux cerner l’extra-aqua-terrestre que tu es, à défaut de le comprendre…
J’ai 36 ans… J’ai été sapeur pompier volontaire durant 10 ans ! Coach sportif et maître-nageur, j’aime donner et être au service des autres… Je travaille actuellement chez Camping gaz, Coleman et Sévylor. Je pêche la carpe depuis 21 ans, en gravières, en rivières, en fleuves et lacs. J’affectionne les grands espaces comme vous allez le découvrir dans ces lignes ! Plus jeune, je pêchais en compétition (champion Rhône-Alpes dans les années 2000, partenaire de Lucien Aubert, un père pour la pêche !). J’ai commencé par exercer notre passion dans les plans d’eau privés (Bachelard, la Comtesse, etc.) .Je pense d’ailleurs que ces lieux de pêche privatifs ont de beaux jours devant eux ! Cette passion m’est venue de mon meilleur ami Nico et de  ma maman qui pêchait énormément auparavant… Je vais vous parler d’elle dans les quelques phrases à venir ! MA SOURCE D INSPIRATION ME MEREC’est elle qui a donné un sens à ma passion « extrême » ! Ce sont  ses 30 années de combat contre la maladie et ses 6 cancers. La pêche m’a permis de survivre, de canaliser ma douleur, ce mal profond ! Comment soigner cette plaie invisible ?! La pêche de la carpe en solitaire ?! Oui, c’est sûr ! Attention à ne pas tomber dans les excès cependant. Perso, Je suis tombé dedans, à l’image d’Obélix et de la potion magique… C’est un raccourci, mais l’humour est un autre fil de ma personnalité… J’ai créé, il y a quelques années déjà, mon blog ou plutôt mes blogs « aleX’trem », dans le but de partager ma passion. C’est en lisant un des blogs que Thierry Séon, auteur halieutique, m’a mis en relation avec un magazine dans lequel j’écris depuis quelques temps ! Vous connaissez sûrement… Je suis fier et heureux, lorsqu’à travers mes diverses expériences bonnes ou moins bonnes, je vous fais partager mon quotidien des grandes rives. Le but étant que mes erreurs servent aux lecteurs, toutes générations confondues. Je ne me place jamais en tant que moraliste ! Sachez-le ! Mais bel et bien en tant que simple passionné, version extrême, qui reconnaît pousser un peu loin ses limites pour notre passion. Elle est un tout dans ma vie : pourquoi ? On le verra plus loin dans l’interview ! Dernièrement, j’ai participé aux championnats du monde de silure en Espagne avec Nicolas Chevret et Kévin Hernandez ! J’ai été cordialement invité par les organisateurs de cette compétition pour représenter le « magazine Carpe Record ».  C’est avec plaisir que je m’y suis rendu, pour découvrir la culture ibérique de la pêche !
2/ Ton blog Alex’trem est un condensé, une forme de résumé de ta vie, un lien entre ta passion pour la carpe et le sport. Tu es un adepte du « full time fishing » sur de grands espaces ! Tu as passé 4 mois à St Cassien, tu reviens d’une longue session en bateau… Cela amène du rêve aux gamins ! Peux-tu nous décrire ta préparation et quels sont les dangers possibles pour les amateurs d’un road fishing en solo ?
J’ai été en mode baroudeur durant 10 ans, c’est désormais révolu ! Durant cette décennie, j’ai enchaîné un travail en journée et la pêche, la nuit. Un petit décompte de 250 / 300 jours et nuits par an… ! C’était normal à cette période de ma vie ! C’est un véritable sport que d’enchaîner une passion dévorante et un job à plein temps… Ton ami Praline, que j’ai coaché, peut en témoigner ! J’étais à la salle le jour, et sur les abords d’un lac, la nuit. J’avais 40 minutes de trajet ! Je revenais en forme le lendemain avec pas ou peu de repos ! En mode plein temps, « full time » dans le jargon carpiste, il 1966722_796697217057197_972403752050427805_nm’arrivait de partir des semaines, voire des mois entiers en session. Cela demande une rigueur, une connaissance de soi et une organisation irréprochable ! Je ne fais les choses qu’à partir du moment où je maîtrise mon sujet. C’est comme cela dans n’importe quel de mes projets ! C’est mon caractère, je n’aime pas le critère « chance », bien que dans notre passion on le sait tous ; il est présent ! Pas de place au facteur chance, bien préparer ses valises, c’est la clef de la réussite ou plutôt le début de la réussite ! En termes de  préparation, je dirais qu’il faut lister tout ce que l’on veut emporter ! Sur le plan de la logistique, selon les destinations, il faut prévoir des batteries, un bateau, son moteur, un sac étanche pour les affaires de rechanges, une caisse a carpe etc. Sur le plan organisationnel, il faut penser son projet en amont! Le faire  murir après avoir donné un sens à ce dernier ! Trouver le bon créneau pour une date de départ, si possible, prendre en compte la météo ! Il est obligatoire de penser à sa sécurité, une trousse de secours, un gilet de sauvetage, de l’eau, un téléphone, etc. Sur le plan technico tactique, il faut calculer ses quantités d’appâts, estimer les coups à préparer éventuellement ! Il faut être prêt mentalement pour accepter les coups du sort ! C’est un impératif pour partir à la conquête d’une nouvelle destination hors norme. Ne pas brûler les étapes ! Commencer par de petits espaces et augmenter progressivement, pour un jour tenter le diable… Je souligne par ces mots, le Salagou, parexemple ! Je comparerai cette démarche à l’Ironman, monument sportif ou l’on enchaîne trois disciplines (nage, vélo et course.). Il existe une courte distance, le Half Iron, qui sert de tremplin pour s’inscrire à un Ironman. Une course d’endurance très longue par excellence, ou les efforts ne sont pas les mêmes… Ainsi, on commence une préparation progressive, allant du plus court au plus long ! 31.5 COMMON (1)C’est exactement la même chose dans notre passion ; s’aventurer dans des lacs immenses à nos débuts peut-être/est une hérésie… J’ai fait mes armes sur de petites superficies, ensuite des surfaces de tailles moyennes. Après toutes ces années, je pêche régulièrement de grandes étendues d’eau ! J’ai enchaîné par des sessions extrêmes en termes de temps et d’espace, sur le lac du Bourget, d’Annecy, Orient, St Cassien, etc. Sans une bonne préparation physique, cela n’aurait pas fonctionné, d’après moi ! Je ne reviens pas sur les dangers de l’alcool, de la drogue, de la fatigue, de la méconnaissance de soi ! Ce sont nos principaux ennemis ! En solitaire, je ne rigole pas avec ma sécurité… Il m’arrive, lors de session entre potes, qu’on se détende un peu, sans faire d’excès. Garder la forme à la pêche, c’est un impératif ! Cela passe par de bons entraînements, course, apnée, pour être fort, solide et ne pas risquer de quelconques blessures. Et une hygiène alimentaire… Quand on part en expédition en solitaire, on n’a pas le droit à l’erreur ! Un oubli, un manquement, un manque d’organisation et tout tombe à l’eau ! Les principaux risques lorsque l’on affronte seul, la nature sont tout naturellement la noyade et le feu. J’ai échappé aux deux dans mon parcours ! J’aurais pu ne pas écrire ces lignes…
Un exemple : nous sommes un mois de décembre, il fait bien évidemment très froid, je ne sais pas encore ce ,  que j’allais rencontrer ; deux histoires incroyables, qui font froid dans le dos ! J’ai failli ne pas souffler mes bougies pour mes 30 ans ! J’arrive pour une session sur le Rhône, non loin de chez moi. Je place mon campement en retrait de la berge,  camouflage oblige ! Je décide de placer mes 3 lignes non loin du bord, pour cela j’amorce 5kg de billes réparties sur la zone. Je place une bougie dans ma boite de conserve comme je fais d’habitude ! Elle permet d’éviter les excès d’humidité dans le biwy. Je me glisse dans le duvet, la boite est au plus loin dans la tente :autant dire, qu’elle est juste à côté de moi ! Minuit : départ lent sur ma canne du milieu… Ni une ni deux, je me précipite sur la canne, j’arrache tout, le duvet vole en l’air ! Je pars combattre en pleine nuit. Etrangement, il fait très sombre, une obscurité pas ordinaire, trop de noir à mon goût… Il manque un peu de lumière ! Lorsque le boat fait demi-tour, face au campement, je distingue une lumière  tamisée dans mon biwy. Dans cette pénombre, je sais retourner sur le poste, plus qu’à suivre la petite lumière au loin ! La lumière est de plus en plus visible, je ne me pose pas plus de question. Je sais qu’il y a la bougie dans la tente, mais plus j’avance sur le poste et plus ça s’illume bizarrement… Je ne me stresse pas ! Pourquoi s’angoisser la vie ? J’arrive à dix mètres, je passe les buissons qui cachent le camp. Et là, tout est en flamme, toute la tente est en feu ! Je récupère ce qui reste de mon duvet, puis j’essaye d’étouffer le feu. Au bout de 2minutes, il s’éteint doucement… Je l’ai échappé belle ! J’ai pu sauver ma centrale et mon appareil photo !
31.5
Trois semaines après… Je me dirige sur un lac proche de chez moi ! Il fait très froid, ce soir là. Je suis une nouvelle fois blessé au mollet, un petit claquage musculaire arrivé en arbitrant. Je décide  de déposer les lignes malgré l’handicap. Je suis en compagnie de mon pote pompier. Tous deux, on sait que ce moment de partage en session est particulier. La pêche en hiver n’est pas simple, tant sur le plan mental que sur le plan stratégique. Il est minuit trente, toujours rien… Soudain, un départ fulgurant sur une de mes cannes, situées a 100 mètres environ, je pars en boitant sur mon Sportyack Bic,un petit boat de 2 mètres. le combat débute, je sens que ça tire. C’est lourd, elle commence à remonter, elle pointe le bout de son groin, une commune ! Une belle écaillée comme ça en plein hiver, j’achèteeee ! Allez, je la bourrine un peu, elle se laisse faire. Je sors l’épuisette, la glisse dedans. Je crie, yess ! J’ouvre le triangle et je sens que ça va être lourd. Il y a plus de 20kg ! Je pense même à plus lourd encore ! Ceux qui connaissent ce bateau, le Sportyak, savent qu’il n’est pas des plus stables ! Je fléchis mes jambes, je pousse pour faire monter le fish sur le tapis ! A la une, à la deux et à la trois, j’atterris dans l’eau ! Une eau à 5°C, autant dire qu’avec une jambe en moins, l’épuisette dans l’autre et le moteur du boat en route, c’est pas top ! Je crie pour que mon pote comprenne la situation ! Je gère tant bien que mal… Il s’est déchaussé pour intervenir. Il voyait au loin la frontale à la surface ! Je coupe le moteur, attrape le bateau, le tire avec une main et rentre avec l’autre. Le froid glace mon corps, je ne suis pas des plus sereins ! J’arrive au bord, heureusement, le chauffage dans la tente fait son job ! La carpe, de15 kg, repartira après être arrivée au bord…
EN BREF … LES DIFFERENTS DANGERS
·    Noyade
·    Feu
·    Malaise, hydrocution, coup de chaleur
·    Chute
·    Accidents divers, coupures traumatisme
·    ABUS Alcool drogue fatigue
·    Allergie, aux puces canard irritation
·    Piqures insectes serpents ou autre
·    Les dangers de perdre le moral !
Les solutions !  Appeler toujours un ami pour qu’il sache le lieu de pêche, le poste, le secteur ! Sur le réseau téléphonique, il y a une option pour identifier le lieu ou l’on est… Via Facebook, il y a l’option de localisation, ceci est très important en cas de déclenchement des secours ! Rappelons-nous que notre passion implique de s’isoler des gens, mais en cas de pépin, il faut pouvoir être sauvé par ces derniers !
3/ Que trouves-tu dans ce mode de faire ? Et que recherches-tu dans cette forme de pêche en solitaire ? L’introspection est-elle une constante dans tes projets ?
Je trouve du plaisir à assouvir ma passion isolé du monde ! Les soucis mis de côté, pas de relation avec l’extérieur, tel est mon mode de vie ! Je suis juste une personne qui aime et vit sa passion en la poussant au maximum ; pour se découvrir soi-même puis pour découvrir des horizons inédits. Toute ma vie, j’ai côtoyé le malheur des gens au travers de mon engagement de sapeur ! J’ai donné de mon énergie avec plaisir. Ma maman a souffert toute sa vie, de quoi rendre un enfant triste, malheureux… Sauf qu’au travers de son éducation, de sa force de caractère, elle m’a enseigné le courage, la détermination et la combativité ! L’enfant avait besoin de ces moments de solitudes avec lui-même ! La passion est-elle une échappatoire ? Je pencherais pour une reconstruction… Le temps que j’ai passé au bord des berges ces dix dernières années est proportionnel aux émotions que j’ai vécues à travers mes histoires personnelles…  Je peux te donner des chiffres, qui pour moi, ont, comme dans le sport, une signification ! Depuis 2004, je pêche entre 200 et 350 jours/nuits par an au bord de l’eau, en ayant réalisé 4 années complètes au bord des rives de France. Lors de la session à St Cassien, en 2008, j’avais cumulé 2 années de pêche non stop. Quatre mois à St Cassien, puis à Orient, Cabanac, Salagou, le Rhône et des gravières proches de chez moi… Je rentrais chez moi pour me ravitailler ! Je me suis fixé un objectif dans ces lieux. Si je n’y arrive pas à l’atteindre, je persévère ! Je choisis toujours un but en y mettant les moyens, pour y parvenir : changement de domicile en fonction de l’objectif, renseignements préalables sur la capture des poissons traqués etc. Ce mode de pêche se rapproche du sport ! Pour avoir des résultats, il faut s’investir totalement – par exemple, en musculation, en natation, il faut quotidiennement se « jeter à l’eau » ! J’ai donc tout naturellement transféré ces efforts dans ma pratique halieutique ! Je me fixe des challenges en permanence, à l’image d’une discipline sportive. En 2012, c’est en coachant Guillaume Bodin en partance pour une traversée de l’Atlantique en solitaire, à la rame, qu’il me défiait sur le nombre de captures, de poissons de plus de X kg… Désormais, l’objectif a changé, je ne veux pas aborder ce sujet, qui, pour nos amis lecteurs n’aurait aucun sens, puisque c’est à chacun de vivre sa passion comme il l’entend… Je ne pourrais que vous conseiller de pêcher des eaux qui vous fassent rêver, vous fassent découvrir une autre dimension et qui vous emmènent là où vous avez rêvé d’être ! Vivez vos rêves, le fantasme n’a pas sa place dans notre passion. Just fish !
SONY DSC
L’introspection !? La réponse, c’est l’expérience vécue à Saint Cassien en 2008. J’étais parti 125 jours en solitaire, c’était pour vivre, raconter et partager une aventure humaine au-delà des résultats ! Chaque année, je me fixe un but ! Je veux lui donner du sens, pour aller chercher quelque chose sans savoir quoi ! Je ne sais pas, peut-être rien, c’est peut-être juste du plaisir dans la traque d’un gros poisson. Lorsque je reviens, que je n’ai pas capturé ce spécimen, je ne suis pas frustré ! Il s’agit d’une aventure, d’être en extase face à la nature, face aux couleurs du ciel ! Ce que je recherche dans ces pêches en solitaire, c’est avant tout l’aventure, le défi, être seul face à la nature. C’est enrichissant, on apprend tellement sur soi, on se connaît de plus en plus. Chaque jour passé dans cette coordination de l’action renforce ton psychisme et te permet souvent de résister mentalement. Parfois, le moral te lâche ! Dans ce cas, il ne faut pas insister… Quand je coachais Guillaume Bodin, je lui demandais : «  pourquoi tu le fais ? ». La réponse est au fond de tes tripes ! Tu la connais ? Si oui, tu arriveras à tes fins ! Dans le doute, si tu ne sais pas pourquoi, pour qui tu le réalises, tu vas droit à l’échec !
33kg made in river
Je rentre tout juste de la Forêt d’Orient, un périple extraordinaire, qui fera prochainement l’objet d’une vidéo ! C’est sûrement ma plus belle aventure, après mon expérience en 2008 à Saint Cassien. Le temps n’a pas été un facteur négatif, je soulignerai à l’inverse les sensations passées sur ce lac et en bateau. Un mois à son bord, mon ami Marco m’a rejoint quelques jours ! Un moment en solitaire, puis un moment de partage… C’est une façon de faire évoluer une passion, transmettre, donner, partager et recevoir quelquefois ! Je vais atteindre la date du 22 septembre 2014, sur ce lac de la Forêt d’Orient, mon ultime objectif pour l’année 2014 ! J’écrirai prochainement un article dans Carpe Record pour relater cette aventure extraordinaire !
4/ Comment as-tu basculé dans cette version extrême de notre passion ? Et quel rapport entretiens-tu, entre le sport et la pêche de la carpe ?
Lorsque j’avais 9 ans, je partais avec ma mère au bord de l’eau… Amatrice de pêche au leurre, de pêche à la truite, de pêche au coup, on partageait ensemble cette passion quotidiennement. Rapidement, elle est tombée malade avec un premier cancer à l’âge de 27ans,  une récidive tous les 5 ans. Le mal ressurgissait, elle combattait. Elle l’a fait reculer jusqu’à l’âge de 57 ans puis la maladie l’emportera ! Je fuyais, je m’isolais sans cesse du mal, je n’affrontais pas cette maladie. Je ne comprenais pas ! Elle m’a caché sa maladie de nombreuses années ! Cela n’a pas été simple d’admettre cette réalité ! Tout a basculé en 2004, suite à une grosse session, j’enchaînais une série de beaux poissons et tout a commencé, il y a dix ans !
Center Park, il est 23 heures, les lumières de la ville s’illuminent, nous sommes en  plein mois de novembre. Je sors d’un match de basket, blessé au genou. Je décide de franchir la muraille, couteau entre les dents, le mal me ronge, la jambe frétille, mais rien ne m’arrête, je suis déterminé ! Une seule idée en tête, aller sur cette étendue d’eau si convoitée par les amateurs de sensations fortes ! Je mets le zodiac à l’eau, pose l’attirail dedans pour 5 jours et goooo ! Ce n’est pas un genou qui va me faire boîter ! Il faut que je me rende à l’évidence, cela ne va  pas être simple, le début du calvaire va commencer ! Seul, caché dans les bosquets, je garde mon mal en patience, les premiers départs éclaircissent l’île située en face de moi… Wahouuu ! Le bruit des klaxons donne déjà un goût « d’urban session » ! Je goûte « au street fishing », quel pied ! La première nuit, de folie, se termine avec 3 gros poissons, entre 21 et 22 kg. Une seconde, une troisième, enfin la quatrième nuit c’est le bouquet final ! Une big one de 24,5 kg, version street session. Douze poissons franchissent une barre mythique pour l’époque ! Dès lors, mon cerveau se retourne  littéralement! J’étais prof en salle de sport à l’époque, j’enchaînais 4 cours par jour et passais toutes les nuits sur ces nouveaux terrains de jeu. 5 à 7 nuits par semaine, la fatigue se faisait sentir, chaque nuit dans mon bosquet, je ne lâchais rien…
SONY DSC
Cette dérive vers le côté « extrême », dans ma passion s’est faite petit à petit… J’habitais chez mes parents à ce moment de ma vie pour essayer d’accompagner ma maman. J’essayais de comprendre ce malheur, en vain  : je fuyais la maladie, je m’échappais de la maison. Je passais toutes mes nuits dehors Voir ma mère souffrir ne m’a jamais été facile !. Sa détermination, son combat, sa force mentale, je les ai  acquisse au fil de ces années… Vivre au quotidien 30 année de cette foutue maladie, forge un caractère ! Chaque moment de ma vie est aujourd’hui un instant de bonheur ! Ce goût de l’extrême s’explique par  la nécessité de me fixer toujours des objectifs pour évacuer toutes ces pensées négatives. Sinon, elles envahissent mon quotidien ; penser carpe, telle est ma ligne de vie ! Tu ne ressors pas indemne d’une telle histoire ! Je n’aime pas me plaindre, je vais au bout des choses, c’est tout ! Je dois souligner que tes questions sont pertinentes, elles me vont droit au cœur !
J’ai une autre anecdote qui répondra à ce rapport étroit entre le sport et la pêche… Je vais te le démontrer avec cette histoire !
Il est tard, c’est un 14 juillet, les crépitements des feux d’artifices illuminent mon bateau posté en plein milieu d’un lac alpin. Dans cette immensité, un peu de lumière ne fait pas de mal ! Soudainement, un bip, puis deux. Je suis assis à côté des cannes… Je me saisis de celle qui déroule ! La carpe est coincée, la canne part à l’eau, impossible, mais c’est pourtant bien vrai ! Le lendemain, en plongeant, je me rends compte de ce qui s’est passé ! Je fais une apnée, prends la Gopro, me dirige sous les arbres immergés. Elle est là ! Elle ne « branche » pas… Je me saisis de l’épuisette, déjà plusieurs secondes sous l’eau, c’est éprouvant, avec l’émotion par-dessus, c’est énorme ! Je la glisse dans le filet ! Je devine son poids ! Le verdict est de 24.2 kg ! Je suis aux anges, et là quoi dire ? Si ce n’est que c’est du sport !!
SONY DSC
Il y a deux ans, j’ai eu la chance de rencontrer ma future femme, Jessyca ! Que tu connais, Jean Marie !  Elle me permet de trouver l’équilibre et de me sentir mieux ! Elle me soutient et m’accompagne tout au long de mes projets. Tu aurais pu d’ailleurs proposer une question concernant celle-ci, peut-être trop indiscrète, as-tu pensé ? « Femme de pêcheur extrême »… On pourra l’aborder un jour !? La finalité et la morale de cette question, trouver un bon équilibre dans la vie, c’est peut-être la clef du bonheur…
5/ Tu es soutenu par quelques marques… Dès lors, peut-on penser que tu embarques une grande quantité de matos pour tes périples ou au contraire, as-tu une caisse minimaliste comme Arnauld Béquignon ? Lui aussi adepte du road fishing et du full time !
J’emmène une quantité importante de matos, c’est d’ailleurs un véritable calvaire ! Plus le projet est long, et plus c’est conséquent ! Je dirais simplement qu’en fonction des objectifs, j’y mets les moyens ! Tu parlais d’extrémistes, je considère l’être dans ce cas de figure. J’ai pris des crédits pour mes projets de pêche ! Le dernier m’a coûté très cher ! Dans le cadre de la Forêt d’Orient 2014, tous les 15 jours, j’allais amorcer vers minuit cette immensité qui se situe à 4 heures de route de mon domicile actuel, soit 8 heures de route aller/retour… Discrètement, je préparais ma pêche dans le plus grand secret ! Pour ce genre d’amorçage à long terme, il est judicieux d’utiliser des appâts frais, digestes et appétants. Personnellement, je pêche avec les billes Supérior Baits ! Ce sont des billes fraîches roulées sur demande, elles proviennent des Pays Bas. J’en suis extrêmement satisfait, elles m’ont permis de réaliser de très belles parties de pêche ! Je prépare un catch report sur la page Fb Supérior baits, que je gère…
LE CONSEIL DU JOUR…
Préparation d’un amorçage… Si j’avais un conseil à donner pour un jeune qui ne veut pas se ruiner ; j’opterais pour un seau rempli de 5kg de maîs, 3kg de tiger et 2kg de chènevis. N’oubliez pas de les faire cuire ! J’incorporerais 3 kg de bouillettes coupées en deux… Vous avez, pour un coût mesuré, une mixture attractive, pour préparer deux campagnes d’amorçages. Elles seront espacées de 5 jours en moyenne. (Après, tout dépend du cheptel et surtout des nuisibles).
SONY DSC


6/ Lorsque tu pêches plusieurs semaines sur une eau, adoptes-tu une stratégie d’amorçage ou au contraire, est-ce de l’assiette, « par exemple » ? Ou vises-tu un type de poisson particulier, et comment orientes-tu ton idée ?

Si je suis en mode sédentaire sur une destination, j’attends la touche ! Mon dicton préféré est : « time is best flavour », telle est ma philosophie dans ce cas-là ! Ma théorie du passage de poisson va de pair avec un amorçage en assiette. Je pense, par exemple,  à un moment donné, à une chute de la pression atmosphérique, ,les carpes vont seDSCN1202mettre à table ! En revanche, dès lors que je suis en mode nomade, je préfère orienter ma théorie sur le pré amorçage… Il faut changer de poste en ayant un peu amorcé par avance, simplement quelques kg de billes éparpillées ! Je ne suis pas figé sur une seule thèse ! Je suggère une adaptation à l’environnement dans lequel je suis plongé ! Toutefois, je n’ai pas la prétention de pouvoir capturer tel ou tel poisson ! Par contre, si je veux un spécimen particulier, je mets tout en place pour tenter d’y parvenir ! Tu ne peux pas définir dans cet échiquier vivant quel animal va se faire trahir par nos montages ! Faire succomber la reine, il faut être fou pour pouvoir imaginer cela ! Comme je l’écris souvent, ce jeu sans fin qu’est notre pratique, est un puzzle immense ou trop de pièces manquent. La pièce qui te manque, peut-être tu ne l’auras jamais ! C’est ce qui fait le charme de notre passion ! On le sait tous, on est des éternels insatisfaits… Imagine, si tu gagnais tout le temps, tu te lasserais de ce petit jeu. Je pense ! L’échec n’existe même pas dans notre activité selon moi, la performance non plus ! Etre le meilleur ne correspond a rien dans notre pêche ! Être là au bon moment serait plutôt la clef de la réussite ! Qui peut prétendre dominer dame nature ? L’homme ? Je ne crois pas ! Le pêcheur, encore moins ! La synthèse de tout cela, avoir du plaisir, se donner des objectifs éventuellement, prendre du bon temps au bord de l’eau et apprécier chaque instant. L’essence même de notre passion !
7/Quand tu adoptes une stratégie de pêche sur quelques jours ou quelques semaines, comment choisis-tu tes bouillettes ? Est-ce que tu choisis des appâts basiques (mais en grande quantité) ou au contraire des boilies plus évoluées ?
J’ai répondu sans faire exprès tout à l’heure ! J’utilise des appâts de qualité dans mes projets. Ils doivent l’être, spécialement pour des amorçages à long terme, ou sur du sedentary fishing ! A ce sujet, j’ai effectué des tests sur différentes plongées ou les bouillettes fraîches n’avaient pas le même comportement sous l’eau que certaines ready-made. Les billes fraîches que j’utilise sont dégradables très rapidement ! 4 MOIS A CASSIENInversement, les billes ready-made avec lesquelles je pêchais ces dernières années restaient à mon goût trop longtemps au fond de l’eau. Encore une fois, il n’y a pas de règles ! Une bouillette bien placée, au bon moment, aura toujours plus d’impact sur le poisson, qu’une super bille placée au fond du garage ! Je suis à l’heure actuelle fan des bouillette faites sur demande. Des billes fraîches que je peux congeler ! Je pense que plus ca va aller, et plus on tendra vers cela ! Je m’explique… Si tu optes pour une philosophie de pré-amorçage, il est préférable d’utiliser des produits frais, afin de susciter l’intérêt de ces reines ! Quelles sont les différentes techniques de conservation des billes fraiches ? Je dirais la congélation, un vieil appareil fera l’affaire ! Tu peux faire sécher les billes dans des filets, pendant 1 semaines jusqu’ à 2 mois ou plus, par exemple. Tu enfermes des bouillettes dans le gros sel ! Tu as la glycérine (sucre liquide), un produit que tu peux trouver facilement. Par ailleurs, ce que je fais en action de pêche, je mets 20kg de billes dans un sac à carpe, je l’immerge dans l’eau tout de même 2/3 jours. Ainsi, elle s’imprègne du ph de l’eau !
8/ Beaucoup d’adeptes de ces types de pêches sont des spécimens hunters ! Et toi, que recherches-tu lors de ces périples ? Est-ce le poids d’un poisson, sa légende ou simplement le fait de pêcher des carpes dans une eau hors normes…
Cette question est très marrante, car en fait, je suis des 3 ! J’aime les grands espaces pour la capture d’un trophée de légende hors norme. Je rêvais de capturer une carpe dans ces étendues grandioses ! J’ai eu la chance après de nombreuses nuits de capot de réaliser mon rêve. Peu importe leur poids, ces carpes avaient tellement d’importances, de valeur à mon goût ! Sur certaines eaux, je cherche les spécimens, connus la plupart du temps. Les carpes portent un nom ! Je me suis amusé à en donner certains : Popeye 29.5kg, Gold Fish 28.5kg, Pizza 26.5 kg, Narco 25.6kg, etc. Il y en a une connue, « Picasso », qui a fait le tour du monde…
30.2kg
Courir après un poisson de légende est pour moi un leitmotiv ! Le sport et la pêche, je place ces deux activités sur le même piédestal. Ma pratique est similaire à un sport extrême. Je me rappelle être parti sur Orient en 2008, lorsque le niveau était au plus bas ! Je marchais plus de 20km dans la boue. Quatre jours de froid. Je dormais par terre dans la boue, sur le fourreau, un parapluie basique pour couvrir le visage. Un défi X’TREM comme je les aime ! L’objectif de ce dernier : capturer une carpe sur Orient… Après 4 nuits à dormir ainsi, je ressortais de ce challenge avec une 17.5kg et plein de bons moments en tête ! La pêche est peut-être un sport à part entière. Il existe d’ailleurs le BP JEPS PECHE, qui représente une activité dans l’enseignement. Mes diplômes sportifs rejoignent celui-ci, puisque Brevet professionnel et Brevet d’état sont identiques ! Traquer un poisson de légende ou un poids défiant toute catégorie, je l’ai rêvé ! C’est un rêve uniforme à tous de capturer ce genre de trophée, après encore faut-il tomber dessus… C’est plus facile de capturer 1 seule fois une carpe de 30kg que 30 fois, des carpes de 30kg ! Pour être concret, la traque d’un spécimen nécessite aussi une grosse part de chance, un paramètre que je mets tant bien que mal de côté ! J’estime que le chance n’a pas de place dans une activité quelle qu’elle soit… Et Pourtant, le hasard cohabite avec la chance !
DCIM103GOPRO
9/ Tu es à la fois un acteur connu et inconnu du monde de la carpe ! Certains sauront te reconnaître et t’apprécier quand d’autres, ne feront pas le rapprochement entre le pigiste (Carpe record), le pêcheur et le sportif ! Comment expliques-tu ce paradoxe dans ta communication ? Cherches-tu à créer un lien entre ces mondes ? Et pourquoi ?
Soyons honnête … L’homme est ainsi fait ! La notoriété, je ne suis pas contre, à partir du moment oû on ne regarde pas que son nombril. J’ai la chance d’écrire alors que j’étais plutôt mauvais élève ! Je faisais l’école buissonnière, pêche oblige ! Mes écrits ne sont que des narrations de moments passés au bord de l’eau. Je veux qu’un lecteur, à travers mes récits, perçoivent mes émotions qui tiennent compte des expériences que j’ai eu le privilège de vivre. Mais aussi les désillusions que j’ai pu connaître, nul n’est parfait, des erreurs, j’en ai faites ! J’en ferai encore… Faut-il se remettre en question ? Ecouter, évoluer et admettre qu’on est allé trop loin est aussi une qualité !
27.2 KG
Souvent on parle d’image, malheureusement, je suis un homme avec mes qualités et mes défauts ! Je suis et vis le moment présent ! Et je ne pense pas au qu’en dira-t’on ! Ou à faire plaisir… Je vis juste ma passion à 400% ! Pendant que d’autres, via les réseaux sociaux, s’acharnent parfois sur ton image. Ce comportement me fait aller plus loin dans mes projets et ne freine nullement mes ardeurs ! Arbitre de basket depuis 21 ans, je suis rodé sur la critique. Lorsqu’elles sont constructives, je les écoute… Je cherche à travers le sport à véhiculer une bonne image de notre sport qu’est la pêche de la carpe. Ca me fait sourire quand dans un diner on me dit : « aahh tu pêche s!?? » Comme si cela était une tare ! Je n’ai pas honte de défier la nature, de l’écrire, de tenter de faire avancer les choses avec mes moyens. J’ai cependant du mal à croire en mes comparses pêcheurs, qui s’arrêtent trop souvent à ton palmarès de 200 poissons de 20 kg à ton actif ! Les gens ne retiendront que le temps passé à ce faire ou colporteront que cela s’est effectué dans le privé ! En revanche, tu gagnes un enduro et tu es champion du monde ! Tu gagnes Rolland Garros, tu es idolâtré, les gens t’admirent ; voilà oû s’arrête ma relation avec la pêche et le sport. Les limites de notre activité s’articulent autour de la jalousie, de la haine, des règlements de comptes, des vols, des casses de voiture, des harcèlements, des menaces. Un ami se faisait braquer au bord de l’eau par armes à feu. Bref, c’est inadmissible ! Dans le sport, tu combats et tu te serres la main à la fin du match ! Dans notre corporation, tu fais une carpe de « 45K g », tu es puni par cette vindicte populaire de notre milieu.
10/ Etant résident en Rhône-Alpes, je voudrais faire taire une polémique, avec ton concours, autour de ta pêche sur un lac de notre région ! Longeville ! … J’aimerais rétablir la vérité sur ton expérience et ta présence sur ce lac. Qu’en penses-tu ?
C’est drôle, je réponds avant que la question n’arrive… Si je ne te connaissais pas, je t’aurais dis directement que je ne répondrais pas a cette question ! Comme ton interview est pertinente, qu’à chaque question posée tu touches le mille, à croire que tu me connais depuis 20 ans, je vais y répondre… Tout d’abord, la polémique, je l’assume, puisque avant de monter ce projet, j’en connaissais les tenants et les aboutissants. Tout comme pour Saint Cassien, je m’étais préparé sur le plan mental, pour affronter la pression des étrangers,… Je suis obligé de revenir sur cette fameuse anecdote où des tchèques venaient me proposer 500 euros par cannes pour que je parte ! Evidemment, tu sais ce que j’ai fait ! En ce qui concerne ce projet de Longeville, j’étais situé a 10mn de chez moi… J’étais un local ! Comme je l’ai dit, lorsque j’ai une idée en tête, je vais jusqu’au bout… J’ai pris cet appartement pour squatter le lac, comme le font si bien les étrangers. Le meilleur moyen pour les contrer est d’aller au bord de l’eau. Car eux, ils pêchent fort et sur de longues sessions… Ils sont très solidaires et organisés… Aller avant eux sur les postes, je l’ai fait sur St Cassien. Je le réitère ici, chez moi, à domicile ! Je l’ai fait… J’ai d’abord accompli plusieurs rêves, des poissons que je recherchais, que ce soit en carpe commune, miroir, linéaire, fully et autre. Au bord de l’eau, souvent, on me dit : UNE SESSION EN BOAT HORS DU COMMUN UN MOIS DE PECHE« Moi, je l’ai faite sans bateau, celle-ci, du bord ». Moi, j’utilise le bateau d’une part, parce que c’est autorisé. D’autre part, parce que cela peut éviter des désagréments pour les carpes en laisse… On me dit souvent : « Moi, j’ai capturé une big en 10 mn de pêche, pas besoin de rester des mois et des mois », je n’ai jamais compris cela ! C’est parce que tu l’as faite en 10 minutes que tu es un champion ! Lorsque la personne a passé un mois pour le faire, n’est-ce pas plus gratifiant ?! L’investissement paye ! Ahh non, on va dire, t’es mauvais, tu l’as pas prise avant ! Faut-il mettre la capture rapide sur le dos du « talent » ou sur le dos de la chance ! Y a-t-il du talent dans notre passion ? Je dirais que, fidèle à ma philosophie « time is best flavour », je passe du temps pour capturer des poissons, j’assume ! Rassure- toi, Jean Marie, j’ai eu la chance dans cet « espace temps », de capturer de joli poisson en 10mn. Je l’avoue, j’ai eu des centaines de coups de chance aussi ! Dans le sport, le temps que tu passes dans tes entraînements entraîne un bon résultat. Pour ma part, plus je passe de temps au bord de l’eau, plus je considère que je vais parvenir à mes objectifs ! Dans le sport, un athlète qui s’entraîne quotidiennement, 8 heures par jour, on va le féliciter ! Pour cet investissement, dans la pêche, on va féliciter la personne qui en moins de temps a remporté un beau trophée. A l’instant où je t’écris, je viens de prendre une 33kg dans le Rhône ! Comme quoi, la chance tourne… Voilà le report de mon expérience sur le lac de Longeville. Cette expérience humaine est sans aucun doute une de mes plus belles, un sacré challenge ! Je ne rétablis rien, Jean-Marie, je ne demande rien à 26 kg rhonepersonne, je n’ai rien à prouver, ni encore moins à me justifier sur les choix de mes défis ! Longeville est un lac ouvert à la pêche de nuit. C’est la première fois que je péchais en secteur autorisé, je pense préférer les lieux qui drainent moins de monde. Ca brasse moins, cela fait moins jaser ! On me parle d’abus… Est-ce abusé de pêcher à longue distance ? Et ou s’arrête la longue distance ? Est-ce normal d’aller en face d’un poste de pêche en secteur de nuit et d’y tendre des lignes en travers…? Certains défendent en enduro la longue distance et se font un plaisir de dire dans les premières discussions : « Lui, il jette son bait rocket à 180 metres » ! D’un air de dire qu’il est plus fort que… Moi, je prends mon zodiac, ma canne, mon seau et je vais à 180 mètres pour pêcher ! En France, il n’y a pas de règlement concernant les distances de pêche, (on commence à en voir à la Forêt d’Orient, 150mètres, sachant que tu dois des fois poser tes lignes à 400 mètres minimum ! A cause des herbiers ! Qu’est- ce qui est raisonnable dans cette logique, 100m, 150m, 50m ? Pour ma part, je considère que c’est en fonction des personnes qui pêchent et du respect des gens ! La vérité sur ce lac, c’est que j’ai pêché longtemps un poste en secteur pêche de nuit. J’ai pu assouvir un vrai challenge ! J’y pensais depuis des années et des années ! Pour une fois, je pêchais en toute légalité ! Je sais que quoi que je dise, quoi que je fasse, cela ne sera pas compris !
11/ On voit apparaître de plus en plus de profils qui se revendiquent d’une pêche 100% publique et qui dénigre par ce fait les pêcheurs officiants dans des lieux privés et les carpes résidants dans ces lieux. Ils oublient que ces poissons ont fait l’objet d’un trafic. Qu’en penses-tu ?
Je ne suis pas pour ce type de profil ! Cela ne veut rien dire pour ma part à ce jour. J’ai oeuvré ces dernières années sur des grands lacs français. A chaque fois, il m’a fallu mettre la main au porte monnaie ! Je pense avoir du dépenser plus de 1000 euros pour pouvoir pêcher ces immensités. Dans ce cas de figure, je ne vois pas de différence entre les deux secteurs ! Sachant, qu’il faut payer une redevance/taxe pour pêcher ces sites, donc accéder à ces eaux, à ces poissons… Je crois qu’il faut arrêter de différencier, classer, les pêcheurs de carpe ! Surtout, pour appeler par la suite à un rassemblement de tous autour de notre passion, que je rappelle « commune » ! Nous sommes entrain de nous diviser par les publications de ces profils, de ces albums, de ces films. Restons des pêcheurs de carpe ! Peut-être pourrons-nous inverser la situation actuelle… Je songe à ces lieux perdus qui étaient ouvert à la pêche de nuit !
12/ Le voyage virtuel s’achève ! Quel sera le prochain grand défi d’Alex’Etrem ?
Le prochain voyage est en réalité « des voyages », chaque année… J’opterai pour une grande destination, 3 semaines minimum, avec toujours en tête, l’aventure, le goût de l’extrême. Les lieux seront peut-être le nord de la France et le sud-ouest. Un petit retour vers l’enfance, sur les terres de la Dordogne ! Le plus gros projet, c’est dans 4 ans, pour mes 40 ans ! Je prépare le plus gros projet de ma « carrière » de pêcheur ! Je le diffuserai ultérieurement, via mes blogs, Facebook, etc. Ce sera un projet pour la lutte contre le cancer, je mêlerai sport et pêche en même temps ; ça te surprend, Jean Marie !?
URBAN SESSION
Non, je ne suis pas surpris par l’énoncée de ce projet…! Il doit beaucoup te tenir à coeur, sachant ton passé ! Je profite de ce passage de témoin, pour te proposer notre aide. Cette plateforme, notre page facebook, nous mêmes seront heureux de t’accompagner et de t’épauler. Merci à toi pour ces lignes ! Je retiens l’invitation de découvrir le portrait de Jessyca dans votre quotidien… @ bientôt pour de nouvelles aventures au bord de l’eau.
Photo/article régis par les droits d’auteur. Reproduction interdite sans autorisation. Photo and articles governed by copyright. All rights reserved without authorization.